Maâti Monjib dénonce sa suspension de l’université 

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L’historien et défenseur des droits humains marocain Maâti Monjib vient d’être limogé de son poste de professeur universitaire à Rabat. Il dénonce une mesure « illégale » visant à « intimider » les intellectuels « critiques du pouvoir ». Témoignage.  

Maâti Monjib et son comité de soutien lors de la conférence de presse organisée jeudi 09 mars au siège de l’AMDH Rabat

C’est le dernier acte de différentes formes de harcèlement qu’il subit depuis dix ans. Maati Monjib a été notifié le 1er mars de sa suspension « jusqu’à nouvel ordre » de son poste de professeur à l’Institut des études africaines (IEA) de Rabat.

Multiples procès 

« Il s’agit de décisions illégales et c’est une manière de faire peur et de semer la terreur au sein de la communauté enseignante ou des fonctionnaires qui expriment des positions critiques vis-à-vis du pouvoir », déclare-t-il, lors d’un point de presse tenu à Rabat. 

Cette suspension s’accompagne du non-versement de son salaire et motivée par « les poursuites judiciaires dont je fais l’objet et ma condamnation il y a deux ans, mais c’est un prétexte », a-t-il ajouté.

« Il s’agit de décisions illégales et c’est une manière de faire peur et de semer la terreur au sein de la communauté enseignante ou des fonctionnaires qui expriment des positions critiques vis-à-vis du pouvoir ».

Maâti Monjib, historien et défenseur des droits humains

Pour rappel, ce militant et chercheur a été condamné en première instance début 2021 à un an de prison ferme pour « fraude » et « atteinte à la sécurité de l’Etat » au terme d’un procès ouvert en 2015. Une nouvelle audience en appel est prévue le 11 mai 2023.

Il est accusé aussi de « malversations dans la gestion d’un centre qu’il avait créé pour promouvoir notamment le journalisme d’investigation ». Des accusations qu’il rejette. Dans le cadre de cette enquête, M. Monjib est interdit de quitter le territoire marocain et ses biens sont gelés.

Son comité de soutien appelle « à la fin de cette série de mesures arbitraires » et « l’arrêt des poursuites judiciaires à son encontre » et « la suspension de la décision de l’Université Mohammed V à son en égard ». M. Mounjib avait entamé une grève de la faim de 48h du mercredi 08 mars au vendredi 10 mars pour protester contre sa suspension.

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