
Une femme et sa fille de six ans ont perdu la vie dans le camp de Tiznit. Le principal accusé est la « Politique du Non-accueil ». Ce choix public a remplacé la Stratégie nationale d’immigration et d’asile (SNIA) et ce à partir de 2018.
Le 15 mars 2025 un feu se déclare dans un campement de migrants dans la ville de Tiznit au sud du Maroc (620 km au sud de Rabat). Une femme et son enfant de 6 ans meurent à la suite de cet incendie. Il s’agit de feu Mme Maria Cécile et de sa fille Néfertiti Tacha. Cet ange était scolarisé à une école primaire de Tiznit. Dans son école, ses enseignantes l’appelaient Kenza. Le couple originaire de Côte d’Ivoire vivait dans le campement quelques temps. Le mari est toujours hospitalisé à la suite de ses graves blessures. Comment sommes-nous arrivés à cette situation ? Qu’une fille innocente perde la vie est un terrible drame, ne peut pas passer sous silence.
Le principal accusé est la « Politique du Non-accueil ». Ce choix public a remplacé la Stratégie nationale d’immigration et d’asile (SNIA) depuis 2018. Cette politique se traduit par quatre aspects.
La quasi-absence d’offre public de soutien humanitaire aux exilés, même ceux en extrême vulnérabilité comme Maria et sa fille.
Le premier serait une répression permanente des exilés et leur éloignement des frontières causant ainsi leur fragilisation.
Les responsables de ce « non-accueil » doivent être nommés, pointés du doigt et responsabilisées. C’est la seule manière pour éviter ces drames à répétition.
Le deuxième aspect est la quasi-absence d’offre public de soutien humanitaire aux exilés, même ceux en extrême vulnérabilité comme Maria et sa fille. Les deux volets contribuent à l’épuisement psychique et physique des personnes migrantes.
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Le troisième aspect est le désintérêt de la société civile marocaine des questions migratoires. Même si un tissu associatif demeure actif, nous pouvons noter une invisibilisation de l’enjeu des migrations, ce qui entraîne des conséquences dramatiques sur les personnes étrangères vulnérables qui vivent un isolement et maintiennent leur survie par leurs maigres moyens (travail informel, charité ecclésiastique, mendicité, etc.).
La politique du non-accueil découle de la gestion externalisée des frontières de l’Europe.
Le quatrième et dernier aspect concerne la léthargie des organisations internationales et leurs multiples projets. Ces organisations n’arrivent pas à offrir un accueil digne aux personnes exilées. En revanche elle serait en mesure de financer un retour volontaire. Les projets, et à condition qu’ils existent légitimement « le non-accueil » à travers des actions ponctuelles et tellement insignifiant qu’il ne peut que maintenir en survie les personnes en migration.