Migrants arrêtés en Algérie : L’appel des mères

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L’Association d’aide aux migrants en situation de vulnérable (AMSV) à Oujda montre au créneau pour plaider la cause des personnes en migration, notamment les Marocains retenus en Algérie, en Tunisie et en Libye. Les détails.

Devant le siège de la municipalité d’Oujda, l’AMSV a célébré la Journée internationale des migrations, ce 18 décembre. Les mères des migrants disparus en mer ou sur la route algérienne ont fait le déplacement pour exiger le retour de leurs fils retenus dans les geôles algériens ou en libyens. 

Cette action vise à dénoncer « la poursuite des pays du Nord et du Sud dans la série de restrictions sur les immigrations ». 

Pour l’association présidée par Hassane Ammari, cette action vise à dénoncer « la poursuite des pays du Nord et du Sud dans la série de restrictions sur les immigrations et l’implication des pays du Sud dans les objectifs des politiques européennes visant à l’externalisation du dossier de l’immigration vers les pays du Sud », peut-on lire dans la déclaration de l’AMSV à cette occasion. L’association remet sur la table la question occultée des Marocains migrants dans les pays du Maghreb.

Contre l’externalisation des frontières

Aujourd’hui les pays du Nord vise le capital humain des pays du Sud. « Cette tendance à attirer des compétences intellectuelles formées de nos pays vident le Sud des cerveaux. Ce qui aura un impact désastreux sur l’avenir des peuples de nos région », dénonce l’AMSV, qui membre du réseau euro-africain MIGREUROP. 

Par ailleurs, l’association dénonce aussi « la fermeture des frontières au reste des migrants, ainsi qu’à l’expansion continue des pays européens de la criminalisation de l’immigration, de la liberté de circulation et de la solidarité humaine ». Le communiqué rappelle différentes situations en Italie, en Espagne et aux Balkans où des pratiques de criminalisation sont à l’œuvre.

Rétention et procès contre les migrants en Algérie

« Nous demandons aux autorités algériennes de libérer immédiatement les centaines de jeunes immigrés et travailleurs marocains arrêtés ». 

L’AMSV saisit cette occasion pour rappeler son dossier majeur : le sort des migrants marocains dans le reste du Maghreb. « Nous demandons aux autorités algériennes de libérer immédiatement les centaines de jeunes immigrés et travailleurs marocains arrêtés et détenus sur son territoire et poursuivis en vertu de la loi algérienne sur l’immigration 0811, qui contrevient aux conventions et lois internationales, et qui souffrent de diverses formes de torture psychologique et physique et de privation de communication avec leurs familles », explique l’AMSV, qui suit ce dossier de près avec les mères des migrants en détention. 

Des groupes se trouvent dans des centres de détention à Tlemcen, Sabdo, El Harrach – Bennaknoun, Mesrghine ,Kadil, Oran et Oum El Bouaghi. « Nous appelons le Comité International de la Croix-Rouge en Afrique du Nord, du Croissant-Rouge algérien et du Rapporteur spécial des Nations Unies sur les migrations en Afrique du Nord pour prendre leurs responsabilités dans ce dossier », insiste l’AMSV. 

L’association exige aussi « de faciliter le processus de retour des jeunes marocains détenus et détenus en Libye, en Tunisie et en Algérie conformément aux souhaits de leurs familles ».Sur les autres dossiers liés aux migrations, l’AMSV rappellent ses principales revendications.

Liberté de circulation

Un dossier revendicatif qu’on peut résumer en trois points.  Le premier relatif aux droits humains des migrants. « Il faut respecter et garantir tous les droits humains des migrants au Maroc tels que stipulés dans les conventions internationales des droits de l’homme, et mettre fin à toutes les violations, discriminations et racismes dont les migrants sont victimes aux frontières européennes », appelle l’association basée à Oujda. 

L’association appelle les autorités marocaines à cesser « toute forme de « coopération » avec l’Union européenne et ses États membres en activant ses politiques de sécurité et en renforçant les contrôles aux frontières qui entravent la liberté de circulation du sud vers le nord ». 

En lien avec ces politiques, l’AMSV lance un appel pour « régler le statut administratif de tous les immigrants qui le souhaitent et revoir les conditions fixées par les autorités afin de régler le statut ou de renouveler la résidence ».

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