Vidéo-Viol de Tifelt: Le procès reprend le 13 avril

20230405 143804 scaled

Un sit-in de protestation a été organisé ce mercredi à Rabat contre le verdict jugé laxiste à l’encontre de trois hommes accusés de viols à répétition sur une fillette de 11 ans. Les détails.

À l’appel de plusieurs ONG de défense des droits de la femme et de l’enfant, un sit-in a été organisé, mercredi devant la Cour d’appel à Rabat, contre le verdict indulgent, dont a bénéficié trois violeurs ayant agressé une fillette de 11 ans, ce qui avait entraîné une grossesse. Leur condamnation en mars dernier à des peines allant de 18 mois à deux ans de prison a suscité émotion et colère au Maroc.

Colère et indignation 

« Ces peines sont loin d’être des peines dont des violeurs doivent écoper. Il est temps de rendre justice à cette fillette et à son enfant»

Amina Khalid, secrétaire générale de l’association Insaf .

Les manifestants ont crié au scandale et ont qualifié ce verdict d’injuste et de choquant, appelant la Cour d’appel à le réviser .«La fillette est dans un état terrible après le verdict. Ces peines sont loin d’être des peines dont des violeurs doivent écoper. Il est temps de rendre justice à cette fillette et à son enfant», a estimé Amina Khalid, secrétaire générale de l’association Insaf .

« Nous sommes indignés face à ce verdict, nous sommes là pour crier notre colère».

Fouzia Yassine, ADFM

«Nous sommes indignés face à ce verdict, nous sommes là pour crier notre colère afin de rendre justice à cette fille. Ce n’est pas le premier cas, généralement les peines dans le cas de violences contre des femmes sont allégées et exigent de revoir l’application de la loi», affirme Fouzia Yassine, membre de l’association démocratique des femmes au Maroc.

En effet, le Code pénal punit d’une peine d’au moins cinq ans de prison quiconque est reconnu coupable d’un viol contre un mineur. Des peines plus lourdes, allant jusqu’à 30 ans, sont même prévues si la gravité du viol avec violence est établie.

Report du procès en appel

Ce report devra permettre de faire comparaître un témoin qui aurait assisté au viol, à la demande du Parquet.

Le procès en appel de ce dossier devait s’ouvrir ce jeudi, mais la chambre criminelle près la Cour d’appel de Rabat a décidé de reporter le procès au 13 avril prochain à la demande des avocats de la victime. Ces derniers voulaient disposer de plus de temps pour bien l’étudier et préparer leurs plaidoiries. Ce report devra permettre de faire comparaître un témoin qui aurait assisté au viol, à la demande du Parquet. Il s’agit d’une mineure qui dit avoir été témoin des faits incriminés et de leur caractère répétitif, indiquant avoir accompagné l’un des accusés, à sa demande, sur les lieux du crime.

L’affaire de la jeune fille de Tiflet illustre les lacunes du système judiciaire et les failles dans l’application des textes de lois qui permettent aux violeurs d’échapper à la grosse punition.

En première instance, les trois accusés, poursuivis pour «détournement de mineure» et «attentat à la pudeur sur mineure avec violence», avaient écopé de deux ans de prison, avec six mois de sursis pour deux d’entre eux. Le troisième, identifié par des tests ADN comme étant le père biologique de l’enfant Rayane, né du viol présumé de la jeune fille, a écopé quant à lui de deux ans de prison ferme.

À Lire aussi
  • Moudawana : Quelle place pour les étrangers dans le nouveau Code ? 

    À l'occasion de la Journée internationale de lutte contre les discriminations raciales, le GADEM réaffirme « son engagement pour une réforme de la Moudawana, la loi sur le Code de la famille, afin d'inclure les droits des personnes étrangères résidant au Maroc ».  Les détails.  L'association plaide pour une révision législative qui respecte « pleinement les principes d'égalité…

    Whatsapp image 2025 03 25 at 5.28.34 pm

    Actualités

    25 March 2025
  • À Meknès : Des ouvrières en lutte pour leurs droits 

    Depuis neuf mois, les ouvrières de l’usine de textile Sicomek (ex-Sicom) à Meknès mènent une lutte historique pour obtenir leurs droits. Ni le mauvais temps, ni la répression, ni l’oubli ne dissuadent ces femmes battantes dans leur combat. ENASS leur a rendus visite lors de la Journée internationale des droits des femmes. Reportage.

    Enass meknes

    Reportage

    12 March 2025
  • Féminicides au Maghreb : L’urgence de l’action collective

    À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, EuroMed Droits et soixante organisations de la société civile dans la région MENA ont publié un appel urgent pour mettre fin aux féminicides dans la région. Les détails. 

    Ll crea article feminicide

    Actualités

    12 March 2025
  • Inscrivez-vous à la Newsletter des Sans Voix 


    Contre l’info-obésité, la Newsletter des Sans Voix