À Chefchaoun, un projet pour la dignité de la femme rurale

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160 femmes issues du monde rural ont pu réaliser des formations qualifiantes.

L’association Assaida Al Horra pour la citoyenneté et l’égalité des chances, section de Chefchaouen, clôture son projet annuel en faveur des femmes des communes rurales de la province et de Bab Taza. Le mot d’ordre est la dignité.

Elles étaient venues des communes de Bab Taza, Bni Derkoul et Douar El Kalâa pour recevoir leurs diplômes après deux années de formation au sein du Centre de renforcement de capacités de l’Association Assaida Al Horra à Chefchaouen, ce 23 juillet 2022. Elles sont 160 femmes et jeunes filles spécialisées dans les domaines de la couture, cuisine et textile-habillement qui clôturent leurs formations certifiées par l’OFPPT et un premier pas vers la dignité dans un milieu social où le chemin de l’émancipation est encore long.

Autonomie et dignité des femmes

Lors du Festival d’Assaida Al Horra à Chefchaoun un hommage a été rendu aux habits traditionnels de la région.

« Pour cette première édition des Festivités d’Assaida Al Horra, nous voulions célébrer ces femmes et ces jeunes filles du monde rural », explique l’association. Et d’ajouter : « A travers ce projet, nous rendons effectif l’un des objectifs stratégiques de l’association qui est l’autonomisation économique des femmes à travers le renforcement de leurs connaissances pour faciliter leur intégration socio-économique au niveau territorial ». L’association travaille aussi auprès de ces femmes « sur la sensibilisation sur les droits humains ». Cette ONG féministe porte le nom d’Assaida Al Horra, qui était une femme politique qui a régné sur Tétouan et Chefchaouen au XVIe siècle durant plus dix-huit ans. Une icône locale peu connue dans tout le Maroc.

« Notre but ultime est de briser l’isolement des femmes dans le monde rural ».

Assaida Al Horra a présenté le bilan de ses actions dans le domaine de la formation, de l’encadrement et la sensibilisation. « Notre but ultime est de briser l’isolement des femmes dans le monde rural. Un isolement qui revêt à la fois une dimension sociale et économique », insiste l’association. Pour Hamida Jamaa, la présidente de l’association, « cette fête est pour saluer ces femmes leur soif de savoir et leur volonté de perfectionner leurs connaissances. Elles aspirent toutes à améliorer leur quotidien ». Une nouvelle étude de Bank Al Maghrib avec des partenaires internationaux indique que 74% des femmes enquêtées sont en situation de “dépendance financière”.  

Le Festival d’Assaida Al Horra à Chefchaoun a été clôturé sous les rythmes de la musique avec l’artiste Khouloud Aharmim.

C’est dans ce sens que des ateliers de sensibilisation divers ont été organisés ce 23 juillet à la Kasbah de Chefchaouen. Des ateliers de langues, d’histoire et du patrimoine de la région, de fabrication de bijoux, de confiture, de yoga, de sensibilisation aux risques du diabète et de communication, ont été organisés durant cette journée de festivités.   

Cette édition des Festivités de Assaida Al Horra a connu la remise des diplômes des lauréates et clôturée par un spectacle musical animé par le groupe musical « Jawhara » et l’artiste Khouloud Aharmim.

Pour rappel, ce projet est porté par Assaida Al Horra -section Chefchaouen, en partenariat avec la délégation de l’Entraide nationale et financé par le Conseil provincial de Chefchaouen.

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