Armes d’Israël : La bataille des ports au Maroc

Les 18, 19 et 20 avril étaient des journées de mobilisation intense au Maroc contre l’accostage dans le port de Tanger Med et le Port de Casablanca,des navires transportant des composantes d’armes destinée à Israël. Reportage.
Il est 17h30 à la Place des Nations-Unies à Casablanca, citoyens de différentes générations et de milieux politiques et associatifsn, se sont donnés rendez-vous ce dimanche 20 avril pour une marche pour la Palestine et en direction du Port de Casablanca pour dénoncer l’arrivée d’un navire transportant des composantes d’avions de chasse américains, les fameux F35. Cette nouvelle action est organisée à l’appel du Front marocain pour la Palestine et contre la normalisation (Front). L’information a été confirmée par des médias israéliens. D’autres cargaisons seraient également en transit par le Port de Tanger Med. Ces infirmations suscitent l’ire de plusieurs citoyens marocains qui ont manifesté durant trois jours et dans différentes villes marocaines contre « cette provocation ».
La marche de Casablanca a été interdite et réprimée par les forces de l’ordre.
La marche de Casablanca a été interdite et réprimée par les forces de l’ordre, présentes en nombre ce dimanche après-midi au centre-ville de Casablanca. Pourtant, ce week-end de mobilisation marque un tournant dans ce mouvement avec l’entrée en scène des deux principales centrales syndicales du pays, l’Union marocaine du travail (UMT) et la Confédération démocratique du travail (CDT), une première depuis plusieurs mois.
Armes israéliennes : « NO PASSARAN »
La foule dense prend par surprise les forces de l’ordre et prend la direction du port.
Retour à la Place des Nations-Unies. La marche est officiellement interdite. Les dirigeants du Front exigent un document officiel, signifiant « cette interdiction de la part des hauts gradés de la police. Les militants du Front tentent de négocier avec les responsables de la préfecture de police, pour trouver « une issue » et permettre à la marche d’être maintenue. Après un temps de discussion, la préfecture de police de Casablanca maintient sa décision. Le Front prend sa décision : « La marche vers le port est maintenue ».
Le Front s’engage « à maintenir la pression sur l’Etat jusqu’à la fin de la normalisation avec l’entité sioniste ».
Ceci étant, la foule dense prend par surprise les forces de l’ordre et prend la direction du port depuis les abords de l’hôtel Hayat. L’effet de surprise passé, les forces de l’ordre répliquent et interviennent avec violence pour disperser les manifestants. Des accrochages eurent lieu entre les deux parties. Les forces de l’ordre repoussent les manifestants. Ces derniers résistent à l’assaut des policiers et des forces auxiliaires et arrivent finalement au niveau du rond-point des boulevards des FAR et Félix Houphouët-Boigny. La circulation est suspendue au centre-ville. Le dispositif de sécurité est important. Plusieurs centaines d’agents de différents corps sont mobilisés, des motards, des canons à eaux sont également postés dans ce carrefour stratégique. La marche est bloquée. Les dirigeants du Front décident « de suspendre la marche pour éviter d’eventuelles blessures parmi les citoyens ». Bilan de cette marche : Deux manifestants ont subi des fractures et ils ont été hospitalisés au niveau de l’hôpital Moulay Youssef à Casablanca. La marche se termine par des prises de paroles de plusieurs composantes politique du Front qui s’engagent « à maintenir la pression sur l’Etat jusqu’à la fin de la normalisation avec l’entité sioniste », indique Abdelilah Benabdeslam, membre de l’AMDH et du Front. Ce combat reçoit le soutien de l’UMT et de la CDT.
Les Dockers contre l’arrivée du « NEXOE MAERSK »
Ce navire, NEXOE MAERSK avait accosté au port de Casablanca pour transporter une cargaison de pièces pour des avions militaires F35.
L’UMT est un poids lourd dans le secteur portuaire et notamment à Casablanca. Le Syndicat des travailleurs portuaires au Maroc, affilié à l’UMT a appelé « tous les travailleurs, employés et dirigeants des entreprises opérant et intervenant dans le port de Casablanca, à boycotter le navire NEXOE MAERSK, qui arrive au port de Casablanca le vendredi 18 avril 2025, chargé de transporter une cargaison d’équipements militaires vers le port de Haïfa, en Palestine occupée, à destination de l’occupation israélienne brutale ».
Ce navire, NEXOE MAERSK avait accosté au port de Casablanca pour transporter une cargaison de pièces pour des avions militaires F35 et « des fournitures militaires américaines mortelles destinées à l’entité sioniste, après avoir été déchargé par un autre navire nommé MAERSK DETROIT, en provenance du port de Houston, aux États-Unis, qui arrivera au port de Tanger le dimanche 20 avril 2025, afin de permettre à Israël de poursuivre son massacre barbare des femmes, des enfants et des personnes âgées de Palestine, sans avoir à rendre de comptes ni à exercer de surveillance », indique un communique de ce syndicat. Cet appel a reçu le soutien de la CDT au sein du même secteur, ainsi que de BDS Maroc, ATTAC et l’AMDH et plusieurs ONG et partis politiques.
Ces organisations syndicales contribuent « à la campagne internationale pour arrêter les expéditions d’armes destinées à Israël ».
Ces organisations syndicales contribuent ainsi « à la campagne internationale pour arrêter les expéditions d’armes destinées à Israël, qu’il utilise pour anéantir les enfants, les femmes et les personnes âgées à Gaza et en Cisjordanie, transportées par les navires MAERSK depuis les États-Unis vers le port de Haïfa en Palestine », explique l’UMT, secteur portuaire.
L’UMT refuse « toute forme d’implication des travailleurs marocains dans les opérations logistiques liées à l’assistance de ce navire ou d’autres comme lui dans l’exécution de ces missions de transport criminelles ». Ce syndicat appelle l’Etat à « assumer ses responsabilités en n’autorisant pas l’accostage aux quais des ports de Casablanca ou de Tanger Med de ce navire ou même d’autres navires de ce type qui favoriseraient l’acheminement d’armes vers l’entité sioniste ».