Procès de la semaine : Me Ziane et Kastit à la barre

Les procès contre des personnalités publiques liés « l’expression de leurs opinions » s’enchainent au Maroc. Cette semaine, Hamid Mahdaoui, Mohamed Ziane et Redouane Kastit ont comparu devant différentes juridictions au Maroc. Le point.
Comme chaque semaine les procès « d’opinion » et comptant des personnalités publiques (journalistes ou activistes) a démarré par une audience du journaliste Hamid Mahdaoui, désormais abonnés à ce type de procès, en raison des multiples procès en cours à son encontre.
El Mahdaoui, procès en série
Le tribunal de première instance de Rabat a décidé, le mardi 22 avril, de reporter au 6 mai 2025 les deux procès du journaliste Hamid El Mahdaoui, directeur de publication du “site Badil”. Ces procédures font suite à deux nouvelles plaintes déposées contre lui par le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi.
Dans la troisième plainte, El Mahdaoui est poursuivi en vertu “des articles 72, 83, 84 et 89 de la loi n° 88.13 relative à la presse et à l’édition”. La deuxième plainte, quant à elle, repose sur “des accusations relevant du Code pénal”, également instruites par le même tribunal.
El Mahdaoui a déjà été condamné à un an et demi de prison ferme et à une amende de 1,5 MDH.
Pour rappel, le journaliste a déjà été condamné à un an et demi de prison ferme et à une amende de 1,5 million de dirhams dans une première affaire initiée par le même ministre, en cours d’examen en appel.
Me Ziane : Le calvaire judiciaire se poursuit
La semaine s’est poursuivie sur les chapeaux de roues. Le 23 avril, la Cour d’appel de Rabat a ajourné le procès de l’ancien ministre des Droits de l’Homme et bâtonnier, Me Mohamed Ziane, au 7 mai 2025 pour entamer l’étude du fond du dossier.
En juillet 2024, Ziane a été condamné par le tribunal de première instance à Rabat à cinq ans de prison pour « détournement de fonds publics alloués à des partis politiques ».
Me Ziane, 83 ans, avait déjà été condamné à trois ans de prison.
Me Ziane, 83 ans, avait déjà été condamné à trois ans de prison à la suite d’une plainte déposée par le ministère de l’Intérieur, avant que ce deuxième procès ne soit ajouté.
Les défenseurs des droits de l’homme, tant au niveau national qu’international, estiment que Ziane « paie le prix de ses opinions critiques à l’égard des autorités marocaines ».
Le procès en appel du Kastit : En attendant le début du procès en Appel
La Cour d’appel de Tanger a ajourné aujourd’hui le procès du blogueur et activiste anti-normalisation avec Israël Redouane Kastit au 30 avril 2025, pour préparer et coordonner sa défense.
Contre Kastit, le tribunal de première instance de Tanger avait déjà prononcé une peine de deux ans de prison ferme le 10 mars.
Il est à noter que le tribunal de première instance de Tanger avait déjà prononcé une peine de deux ans de prison ferme le 10 mars 2025 pour ses activités de solidarité avec les victimes du génocide à Gaza.
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La peine a été prononcée suites d’un certain nombre d’accusations, notamment : « insulte à des fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions, diffamation d’un organisme organisé, incitation à la commission d’un crime par voie électronique et incitation à la discrimination et à la haine ».
La décision rendue contre Kastit a suscité une vague de mécontentement, et les militants des droits de l’homme l’ont considérée comme une « décision politique contre l’activiste en raison de l’expression de ses opinions ».