Pas en notre nom en tant que Marocains

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Qu’est-ce qui fait que le régime marocain s’accroche à ses relations avec un État criminel qui est ostracisé par la plupart des peuples ? Comment le Maroc peut-il continuer à insister pour normaliser ses relations avec une puissance occupante qui tue quotidiennement des centaines de Palestiniens ? Tribune de Ali Anouzla

| Par Ali Anouzla

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Ali Anouzla est le directeur du média marocain Lakome2.

La version originale de ce texte a été publiée en langue arabe par Al Araby Al Jadeed (New Arab)

Texte traduit vers le français par Ahmed Benseddik 

Qu’est-ce qui fait que le régime marocain s’accroche à ses relations avec un État criminel qui est ostracisé par la plupart des peuples ? Comment le Maroc peut-il continuer à insister pour normaliser ses relations avec une puissance occupante qui tue quotidiennement des centaines de Palestiniens, pour la plupart des enfants et des femmes affamés, et les brûle pendant qu’ils dorment sous leurs tentes miteuses ? La poursuite des relations avec une entité raciste, fasciste, nazie dirigée par la racaille humaine, comme Netanyahou, Smotrich et Ben Gvir, est une insulte à tout Marocain libre qui n’accepte pas l’humiliation et l’oppression.

Honte au Maroc officiel de poursuivre ses relations avec des criminels, des assassins et des psychopathes obsédés par le meurtre et poursuivis par la justice internationale, et d’imposer le maintien de ces relations à tout un peuple de 36 millions de Marocaines et de Marocains, dont la grande majorité sort chaque semaine pour protester et exprimer sa colère face à la poursuite des relations de leur pays avec l’état sioniste.

Nous avons souvent critiqué le silence officiel du Maroc, mais en fait il n’est pas silencieux mais complice, à travers ses relations continues avec l’entité sioniste, en recevant ses hauts responsables pour participer aux conférences tenues sur le sol marocain, en ouvrant ses ports aux navires chargés d’armes et de munitions destinées à tuer des Palestiniens, et en permettant la participation de soldats sionistes de la division Golani, qui est impliquée dans des crimes de guerre à Gaza, à des exercices militaires se déroulant sur le sol marocain, pour former ces criminels à la guerre des tunnels et retourner à Gaza afin d’utiliser leur expertise dans le meurtre de Palestiniens et la poursuite de leur résistants dans les tunnels qu’ils ont construits pour lutter pour la liberté de leur pays et de leur peuple.

Comment le Maroc officiel permet-il à une brigade criminelle accusée internationalement de crimes de guerre à Gaza et en Cisjordanie de s’entraîner sur son territoire et de fermer les yeux sur ses crimes, sans craindre les conséquences de cet acte, qui pourrait le rendre objet passible d’une enquête et de poursuites internationales pour avoir participé ou encouragé la commission d’un génocide ?

Le Maroc officiel n’est pas tenu de fournir des armes ou d’envoyer des soldats combattre aux côtés des Palestiniens, bien qu’il s’agisse d’un devoir religieux, moral et humanitaire de soutenir les opprimés et de tenir tête à l’oppresseur. La responsabilité politique et morale du Maroc aujourd’hui est d’arrêter toute forme de coopération avec l’état sioniste, et nous avons vu comment un pays comme l’Arabie saoudite, malgré toutes les pressions exercées sur lui, a refusé d’établir des relations avec l’état sioniste avant d’avoir réuni les conditions pour l’émergence d’un État palestinien sur les frontières de 1967.

Le Maroc dispose de l’influence politique et la force morale qui lui permettent de faire entendre sa voix haut et fort au lieu de se résoudre à un silence humiliant, comme cela s’est produit lorsque l’armée d’occupation a ouvert le feu en Cisjordanie sur des diplomates occidentaux, y compris le représentant de Rabat à Tel Aviv, de sorte que toutes les capitales des diplomates ciblés ont protesté et dénoncé l’acte criminel de l’armée d’occupation, y compris ceux qui ont convoqué leurs ambassadeurs en Israël pour exiger des explications, tandis que la seule capitale qui est restée silencieuse était Rabat !

À l’heure où les ministres des Affaires étrangères des pays occidentaux comme la France, qui a longtemps gardé le silence sur la guerre d’extermination, décrivent ce qui se passe à Gaza comme une « guerre d’extermination », sans parler des positions avancées d’autres pays européens, comme l’Espagne, l’Irlande et la Norvège, nous constatons que les communiqués officiels publiés par le ministère marocain des Affaires étrangères, ou les institutions officielles marocaines, qualifient encore la guerre d’extermination à Gaza d’« agressions », et qualifient la résistance palestinienne d’extrémiste lorsqu’elle associe sa résistance légitime aux actions des extrémistes et des colons sionistes, qui sont condamnées par tous Les lois et les législations du monde.

Il y a peu de voix au sein des institutions officielles et académiques marocaines, qui se lèvent pour dénoncer ce qui se passe sur la terre du Maroc et au nom de son peuple

Malheureusement, il y a peu de voix au sein des institutions officielles et académiques marocaines, qui se lèvent pour dénoncer ce qui se passe sur la terre du Maroc et au nom de son peuple, et alors que nous assistons à de fortes interventions de parlementaires dans tous les parlements et universités du monde, y compris les parlements et les universités des pays alliés et favorables à Israël, protestant contre les positions de leurs gouvernements et dénonçant le silence de leurs pays et leur complicité avec le crime, aucun responsable du gouvernement marocain ou parlementaire n’a jamais trouvé le courage de se lever sous le dôme du parlement, qui est censé être la maison du peuple, pour exprimer uniquement ce que les manifestants répètent dans l’avenue adjacente au parlement !

Personne n’imagine que les responsables marocains ont vendu leur conscience au sionisme mondial, ou peut-être qu’ils vivent dans un autre monde.

Personne n’imagine que les responsables marocains ont vendu leur conscience au sionisme mondial, ou peut-être qu’ils vivent dans un autre monde, ou qu’ils ne voient pas ce qui se passe à Gaza comme massacres quotidiens, ou qu’ils considèrent que toutes les scènes horribles diffusées par les chaînes TV du monde sur les crimes des sionistes à Gaza et en Cisjordanie ne sont que des vidéos produites par l’intelligence artificielle.

Il est donc difficile d’imaginer que Rabat continue à lier ses liens avec un État qui tue et brûle des enfants et leurs mères.

Il est donc difficile d’imaginer que Rabat continue à lier ses liens avec un État qui tue et brûle des enfants et leurs mères alors qu’ils dorment sous leurs tentes effilochées. Un pays dont les ministres déclarent vouloir déplacer volontairement deux millions de Palestiniens de Gaza, en leur lançant des tonnes de bombes dévastatrices. Un État qui a décidé de faire mourir de faim les gens justes pour les tuer, cet État ne peut pas être un allié, mais plutôt un ennemi de tous les peuples, en particulier des peuples arabes et islamiques.

Nous normalisons nos relations avec ces criminels qui nous menacent de mort. 

Les colons extrémistes qui ont pris d’assaut les places d’Al-Aqsa lundi dernier criaient : « Mort aux Arabes… Mort aux musulmans”, donc il faut l’admettre, nous normalisons nos relations avec ces criminels qui nous menacent de mort, puisque la majorité de la communauté sioniste est composée d’individus d’extrême droite qui ne croient pas en la paix avec les Arabes et les musulmans, et tous les arguments présentés par le gouvernement marocain et les normalisateurs marocains pour justifier la poursuite de cette coopération ne sont que l’expression de l’une des deux postures : la collusion avec les criminels sionistes, ou la peur de dénoncer la normalisation et de dire à haute voix : Pas en notre nom.

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